Les écoles

-> Julie Leblanc, chargée des relations extérieures de AGR l’école de l’image

-> Estelle Prusker-Deneuville, responsable de l’enseignement médias à SciencesCom-Audencia Group

-> Matthieu Perreira Da Silva, maître de conférence au département informatique de Polytech, l’école d’ingénieurs de l’Université de Nantes. Il suit le travail des étudiants en informatique décisionnelle qui participent au HybLab.

Matthieu Perreira

-> En quoi les étudiants en informatique de Polytech ont-ils leur place dans ce HybLab ?

Les étudiants en informatique de Polytech Nantes trouvent naturellement leur place dans le HybLab car le datajournalisme fait appel à diverse compétences, dont l’informatique. L’objectif du HybLab est de présenter une analyse journalistique d’un certain nombre de données sous la forme d’une page web, de préférence dynamique et interactive. Pour arriver à ce résultat, différentes étapes sont nécessaires et certaines d’entre elles font appel à l’informatique. Par exemple, les données à manipuler ne sont parfois accessibles que par des API (interfaces de programmation) il faut donc des compétences en informatique pour accéder à ces données. Leur stockage et leur manipulation se font généralement dans une bases de données, ou à minima sous forme de fichiers sur un serveur web, il faut être capable de les manipuler et les mettre en forme pour les envoyer au navigateur web de l’internaute. Enfin, même s’il existe des outils « clé en main » pour créer des data-visualisation sans écrire une ligne de code, dès que l’on veut un design ou une interaction personnalisés, il est nécessaire de connaitre la programmation.

-> Que leur apportent ces ateliers ?

Outre le fait de leur faire manipuler les technologies web, ce qu’ils auraient de toute façon fait sous forme de mini-projet pédagogique plus classique, nos étudiants vont bénéficier du caractère pluridisciplinaire et collaboratif du HybLab. C’est une excellente occasion de faire travailler nos élèves informaticiens avec des non informaticiens. Ils n’ont pas souvent l’occasion de le faire lors de leur scolarité mais c’est pourtant une expérience et des compétences recherchées et valorisées par les entreprises. L’intervention de nos étudiants va également plus loin que la simple compétence dans le domaine des technologies du web. Le groupe d’étudiants qui participe au projet fait partie de l’option Informatique Décisionnelle, dans ce cadre ils sont formés à différentes méthodes de fouille de données. Le HybLab est une occasion unique pour les étudiants de mettre en pratique ces compétences afin d’aider les étudiants en journalisme à donner du sens aux données.

-> Pourquoi l’hybridation des métiers est-elle importante aujourd’hui ?

C’est important parce que le monde et les technologies sont complexes. La conséquence de cela est que seuls, les spécialistes d’un métier sont souvent limités par leurs compétences pointues mais très spécifiques. L’hybridation permet de profiter du meilleur de chacun et plus encore, car l’échange des points de vue et la confrontation des idées amènent des idées nouvelles. Au final tout le monde en sort enrichi.

-> En quoi le HybLab doit-il être un exemple à suivre pour les écoles ? Pour les médias ?

D’un point de vue école c’est un exemple à suivre (si tout se passe bien ;-)) car c’est une avancée pédagogique qui va au-delà des projets « classiques » auxquels participent la plupart des étudiants lors de leur scolarité. Ici on travaille sur de vraies données, avec de vrais commanditaires, mais surtout il y a une interaction forte entre différentes disciplines. C’est bien entendu plus complexe à gérer à la fois pour les étudiants et pour les enseignants qui encadrent les projets. La contrepartie est une expérience bien plus enrichissante pour tous les participants.

D’un point de vue média, j’espère que ces ateliers vont montrer que le datajournalisme est une voie d’avenir et que les informaticiens ont leur place dans les rédactions. Le numérique ne doit pas seulement être une source de difficulté pour les médias (à cause des changements de modes de consommation). C’est aussi et surtout de nombreuses et nouvelles possibilités d’analyser les données et de s’exprimer.

 

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